Le texte qui suit approfondit le processus évoqué précédemment concernant l’intégration du rôle fondamental de ma part féminine, mais orientée de façon plus poussée au niveau de la génétique.
La grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf
Bien qu’ayant déjà passé des caps importants dans notre vie à deux, David avait régulièrement des explosions de colère de plus en plus violentes, parfois même au beau milieu de la place du village où nous aménagions le camion. Mon enquête à Rennes-le-Château m’avait permis de prendre conscience du rôle occulte de la femme, mais faire le travail alors que l’autre refusait d’accepter qu’il était, lui aussi, bien souvent sous l’emprise d’entités psychiques, me mettait encore hors de “moi” (hors de mon humanité, c’était le cas de le dire !).
Cette part féminine blessée qui s’insurge et se victimise me paralysait à nouveau l’esprit. Cela était donc l’indication que je devais aller bien plus loin pour assumer mon rôle. La femme peut effectivement être victime du patriarcat, et ce sur une multitude de plans, mais je commençais à prendre sérieusement en considération le côté prédateur de celle-ci par rapport à l’homme. Je décelais comment, malgré moi, je prenais toujours part à la guerre “masculin” contre “féminin” qui règne dans notre univers du Service de soi.
En effet, lorsque je suis en lutte contre le prédateur que je vois gros comme un bœuf à l’extérieur, ma responsabilité est d’observer la grenouille en moi qui, par orgueil, veut se faire plus grosse que lui. C’est seulement en assumant cette responsabilité que la lutte peut laisser place à la métamorphose.
Cette métamorphose – celle de ma génétique – allait en plus de tout cela être mise à l’épreuve en famille… Mais avant, encore me fallait-il faire le trajet ! Mes parents, qui traversaient également un grand “remue-ménage” dans tous les sens du terme, avaient besoin de savoir si leurs enfants voulaient hériter de telle terre ou tel bâtiment. Après mûre réflexion, même si je ne souhaitais rien recevoir, je décidai de répondre à l’appel et d’aller les voir.
David s’investissait dans l’aménagement du camion afin de le rendre vivable pour un départ imminent de l’équipe Leo vers le Pays basque. Lui proposant de venir avec moi en Ardèche pour que nous puissions continuer de bricoler là-bas, il me répondit (vu le contexte tendu du moment) : “Non, je passerai te chercher pour le départ, je préfère rester ici, car je ne pourrais pas supporter deux contrôlantes à la fois !” Il faisait évidemment allusion à ma mère et moi. Me voici donc dans le train, partie pour l’Ardèche, irritée par cette dernière interaction avec David (même si d’un autre côté je le comprenais) !
Lors de cette journée de voyage, le crapaud (étant tout comme la grenouille un symbole de métamorphose) m’enseigna par une multitude de signes.
Le fardeau du militaire
Je fus très impressionnée par le nombre de militaires que je croisais dans le train. Leur présence me rappela une discussion que j’avais eue avec un militaire qui avait participé avec moi à une formation d’accompagnateur en montagne. Il m’expliquait ses différentes missions et évoqua un des cauchemars qui ne cessait de le hanter. Il revoyait en boucle l’image d’un enfant être mortellement blessé par une mine anti-personnelle qu’il avait lui-même dû poser.
La conversation se conclut alors sur cet aveu : “Si tu veux travailler à l’armée, en y entrant, tu poses ton cerveau et tu le reprends seulement en sortant !” Autrement dit, en entrant dans le système hiérarchique patriarcal, tu laisses ton humanité aux vestiaires, c’est-à-dire l’émotionnel, les intuitions et la sensibilité qui ne sont autres que des capacités féminines. Lorsque je suis en guerre contre ce que représente David et que je suis hors de moi, n’ai-je pas moi aussi laissé mon cerveau dans les vestiaires du grand terrain de jeu SDS ?
Lors d’un arrêt du train dans une grande gare, alors que j’attendais au milieu d’une file immobile pour pouvoir descendre, une des femmes qui m’entourait dit à ses amies d’un ton impatient et accusateur : “c’est à cause des militaires qui n’en finissent pas de décharger leurs sacs !”. J’avais un beau miroir juste en face de moi ! Elle disait à voix haute tout ce que je ne supportais plus dans mon quotidien : c’était le “masculin” qui, selon moi, ralentissait le processus avec tous ses “bagages”. Une deuxième situation hallucinante vint alors renforcer ce constat : un soldat écrasé sous le poids de ses cinq sacs, tout en en poussant un autre avec ses pieds, essayait tant bien que mal d’avancer. Tout le monde se retournait sur son passage tant la scène était spectaculaire !
La réalité que je vibrais projetait sur l’écran de ma bulle de perception tous les fardeaux (psychologiques, physiques et génétiques) que charriaient ces hommes ayant “décidé” d’apprendre à faire la guerre. Avec, à côté, des femmes qui, sans aucune compréhension du poids de ces programmes, entraient en lutte contre ce qu’ils représentaient.
Le spectacle n’était pas fini… Un peu plus tard, je fus à nouveau témoin d’une scène poignante : assise dans le train à l’arrêt, un cri me fit tourner la tête vers le quai. Une jeune femme hurlait le nom de son compagnon, tout en essayant de retenir par le bras un des agents de sécurité qui se lançait, matraque à la main, à la poursuite du fugitif dévalant l’escalier souterrain. Le train ne partait pas à cause de cet incident, et comme par hasard, tout se déroulait juste sous mes yeux ! Les schémas de victime et de bourreau étaient si démonstratifs : celle qui incarnait la victime (une jeune femme frêle et en larmes) tentait, après la fuite de son compagnon, de faire entendre quelque chose à ses bourreaux (des “gorilles” armés jusqu’aux dents). Son expression et sa gestuelle exprimaient beaucoup d’émotions tandis qu’eux restaient de marbre. Les forces de l’ordre finirent par lui remettre un procès-verbal avec lequel elle s’engouffra à son tour dans le souterrain. Durant ce film, je ne pus m’empêcher de prendre émotionnellement parti pour celle que je considérais comme une pauvre victime du patriarcat sans âme ! Mais bientôt, la balance allait se rééquilibrer…
Dans le train suivant, en face de qui étais-je assise ? Un militaire évidemment ! Je l’entendais discuter avec ses collègues qui étaient derrière lui. Apparemment, il venait de rencontrer une femme dont il était amoureux, et une phrase que j’entendis clairement retint mon attention : “Elles ont un pouvoir magique !”. Ces paroles me firent revenir à la scène de ces militaires qui n’en finissaient pas de décharger leurs sacs, pendant qu’un des leurs surveillait les bagages qui étaient empilés au pied d’un panneau sur lequel de chaque côté était inscrit “Repère X”. Et au cas où je ne percuterais pas que ces deux X étaient liés à la génétique, je trouvai ensuite dans un parking un petit bout de métal représentant un parfait chromosome X !
L’enquête s’étoffait d’heure en heure ! Ce X vint me rapp eler l’information selon laquelle la femme, par la complétude de sa paire de chromosomes XX ainsi que par son ADN mitochondrial, a effectivement en elle “un pouvoir magique” : celui d’accueillir l’émotionnel, processus qui permet alors d’activer le pouvoir de l’épigénétique.
Par ce voyage en train vers “les origines de ma venue au monde”, ma Conscience supérieure me poussait à faire des parallèles importants quant à la manière dont les principes féminin et masculin pourraient interagir avec intelligence, pour s’extraire des traumatismes primordiaux de séparation les ayant amenés à se faire la guerre. Cette paire de chromosomes féminins sur les panneaux de la gare avait en effet un lien direct avec le poids accablant des bagages du “masculin” soumis à ses programmes limitants ! Ce système d’indices m’interpellait particulièrement, car le chromosome Y de l’homme représentait dans mon enquête les trois pattes du félin handicapé. Amputé d’une jambe, il a besoin des facultés de sa contrepartie féminine dont les quatre membres du X permettent d’avancer.
Mais pour que ce “pouvoir magique” se réactive en moi, j’avais également besoin de l’homme, besoin qu’il me remémore mon travail. Et c’est ce qui était en train de se passer par les confrontations avec David et ce trajet animé par ces “Anunnaki en treillis”. ME RAPPELER, amnésie après amnésie, encore et encore, qu’à travers mon humanité, l’Amasutum que je suis sur un autre plan (plan étant imbriqué dans ma réalité en ce moment même !) a le devoir de s’extraire de son réflexe de guerre, car elle est tout autant responsable que le mâle des valises de programmes qui se sont accumulés depuis des millénaires !
Et puis, ces archétypes patriarcaux et matriarcaux ne sont pas si séparés, car c’est aussi et avant tout en chaque humain que les capacités féminines sont étouffées et la véritable force masculine détournée. C’est avant tout cette division intérieure qui met de l’huile dans les rouages de la machine de guerre, d’abord à petite échelle, puis au niveau mondial et même cosmique.
Oser embrasser le crapaud
Un autre phénomène que j’observais à répétition durant ce voyage fut le paradoxe d’un comportement et d’un style vestimentaire bien spécifiques : toute la journée, j’ai croisé anarchistes, “punks-à-chiens” ou “zonards” ; personnes particulièrement en rébellion contre la société, donc contre le système de contrôle. Il y a quelques années, j’avais moi-même eu plusieurs amis dans cette mouvance… Et comment s’habillaient-ils pour affirmer leur démarcation ? En rangers et treillis ! Exactement comme les militaires, ces robots au service de la matrice ! Le révolté contre l’ordre établi qui fait tout pour s’en extraire par la lutte, est en fait récupéré et tout autant formaté que le militaire.
Ce style vestimentaire “peau-de-crapaud” que je pouvais autant identifier chez les gardiens de la matrice que chez les activistes qui voulaient s’en extraire, était très démonstratif du double jeu de la prédation en moi. Par le rejet et la lutte contre le monstre que je voyais à l’extérieur (le militaire ou encore David lorsqu’il était identifié à son prédateur), j’adhérais à sa logique de combat. Et c’est l’anarchiste en moi qui encourageait justement cette guerre. Finalement, en agissant ainsi, j’étais habillée, énergétiquement parlant, par mon prédateur qui aimait tant sa tenue de camouflage !
Plus je résistais à voir et à accepter ses manigances, plus ma Conscience supérieure faisait en sorte qu’il s’agite dans mon environnement, dévoilant sa véritable apparence d’agent de la matrice. Qu’il se manifeste à l’intérieur de moi, comme à l’extérieur, je luttais de toutes mes forces pour ne pas embrasser/accepter ce crapaud hideux… Pourtant, c’est justement ça le POUVOIR MAGIQUE, le secret qui transforme le monstre en prince ! C’est oser VOIR et ACCUEILLIR ce qui se camoufle en moi et que seul mon ego juge comme étant hideux.
Lâchant petit à petit l’illusion d’une réalité telle que mon ego l’aurait voulue – un monde de paix et d’amour –, ma bulle de perception était manifestement elle aussi en train de se modifier. En m’accueillant à la gare, ma mère m’offrit en effet un tout autre miroir : cette femme combattante ayant bloqué ses émotions toute sa vie, était pour la première fois en train de pleurer devant moi, en se rendant compte que sa souffrance dans la relation avec son mari venait de ses projections, de sa lutte et de ses attentes vis-à-vis de lui…
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